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leprechaun
8 mars 2008

une defense monastique

Au bout de quelques instants, le maton fit entrer dans le couloir un homme d’assez petite taille, sa peau était aussi fripée que si il avait plusieurs centaines d’années. Il portait une robe du bure et une tonsure approximative.

« Bonjour, bonjour, mes enfants » dit-il gaiement avec un accent étrange que Patrick ne connaissait pas.

De toute façon ici tout le monde parlait différemment d’une ville à l’autre, « le patois » qu’ils appelaient ça. Patrick s’y était globalement fait.

Dès l’entrée de l’homme d’église la jeune femme réagit vivement et le fixa d’une façon soutenue. En observant attentivement la réaction de sa voisine, Patrick se rendit compte qu’elle fixait quelque chose au dessus de la tête du moine.

« Ecoutez, je n’ai rien contre les moines, dit Patrick, mais je ne pense pas être coupable d’un meurtre et je ne suis pas certain que vous puissiez apporter quelque chose à ma défense ».

Pour Patrick un avocat devait avoir un pantalon et ne pas porter de sandales.

« Comme vous voudrez mon fils, mais si vous en avez le temps cela ne vous coûte rien de m’écouter et vous prendrez votre décision ensuite. Donnez-moi une chance »

La chance, il en avait toujours eu de la chance. Il en avait rarement donné et peut être qu’en en donnant un peu les choses allaient s’arranger.

« Vas-y Papi, explique-moi comment tu veux les convaincre de mon innocence … et de la sienne ? » dit’il en désignant la fille du bout du menton.

Le moine avait une façon étrange de bouger, il semblait glisser sur le sol, il ondulait presque. Patrick trouvait ses mouvements très agréables, ils l’apaisaient, ils lui donnaient envie de continuer à discuter avec …

« Ma stratégie est la suivante… » l’ecclésiastique poursuit en barraguinant un tas de propos complexes qui donnaient à Patrick l’impression de n’avoir aucun sens et surtout de résonner comme s’il y avait de l’écho dans la prison.

Au fur et à mesure de son discours, il accentuait ses mouvements de balanciers et entama une conversation avec le maton, qui observait la scène comme le Prévôt le lui avait demandé.

Patrick reprit ses esprits au moment même où le garde tomba d’un bruit sourd. Le petit homme haletait, il avait arrêté sa danse et fouillait le lourdaud.

Au bout d’une petite minute, il brandit un trousseau de clés comme on soulève un trophée ou le fils d’un roi pour le montrer à la foule.

Il voulut ouvrir la cage de Patrick mais.

« Attention papy, si j’ai une chance de m’en sortir maintenant, cela ne sera plus le cas une fois évadé , mais je dois reconnaître que la technique n’est pas conventionnelle et que beaucoup de véritables avocats devraient s’en inspirer ».

« Comme tu veux, mon fils, mais ils construisent déjà votre potence et je ne pense pas que le juge soit impartial. »

Une potence, il fallait réfléchir vite….

La fille était sortie de sa cellule et regardait le gardien avec un drôle d’air.

« Et pourquoi tu nous aide ? »

« C’est trop long pour t’expliquer ça aujourd’hui mais le principal c’est que je le fasse non ? »

« Et comment savais-tu que nous étions là ? »

Tournant sa tonsure vers Patrick, il regarda la jeune femme : « elle me l’a dit ». 

Et puis quoi encore…Il fut assez surpris en voyant la chevelure rousse bouger en accompagnant les propos du moine par un hochement de tête affirmatif.

« Ok tu la sauves, mais moi je vous connais ni l’une ni l’autre »

« On ne se connait pas non plus ».

Patrick commençait à en avoir assez : ils ne se connaissent pas mais ils se parlent.

« Elle m’a fait dire qu’il fallait aider le petit homme vert, et je crois que c’est toi non ?» même hochement de tête.

Encore une surprise, il n’était pas habillé en vert et ni une jeune paysanne française, ni un moine étrange ne devait savoir qu’on l’appelait le LEPRECHAUN ni ne devait savoir de quoi il s’agissait.

C’était trop louche.

« Nan, désolé, je reste ici »

« Tant pis pour toi et pour nous tu nous manqueras et nous allons certainement échouer »

« Encore une devinette, explique-toi »

« Désolé pas le temps… mon fils »

Ils partirent rapidement en lui jetant un regard triste. Ils enjambèrent le corps du gardien et il les perdit de vue.

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Commentaires
P
Je reviendrai pour lire l'histoire, un peu mieux calée dans mon fauteuil. Un wisky, une cigarette et un font de musique jazz s'impose. Laissez-moi le temps de réunir tout ça. <br /> A bientôt<br /> www.lorange-violette.com
leprechaun
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